Surproduction des matières premières (2)

Gros plan sur le prix de l'or

Les banques centrales achètent de l'or

Cela ne fait pas de doute : les banques centrales sont devenues prédominantes sur les marchés financiers. Elles ont toujours été importantes, mais leur influence augmente ces dernières années. Les programmes de rachat d'obligations agréablement empaquetés sous la dénomination de "quantitative easing", des interventions verbales et réelles (Japon, Suisse) qui semblent évidentes, et depuis 2010, ils achètent même de l'or. C'est nouveau. Cela se passe souvent sous le radar du public, discrètement, sans faire de bruit. Raison de plus pour s'y attarder.

L'or est retiré

Environ deux tiers de l'or disponible dans le monde (170.000 tonnes) est intégré dans des bijoux et 30.000 tonnes dort dans les caves des banques centrales. Alors qu'elles vendaient leurs stocks au cours de ces 40 dernières années, voilà que depuis 4 ans les banques centrales font l'inverse. Certains pays sont même en train de rapatrier leur or. Les Pays Bas ont récemment fait rapatrier 122 tonnes d'or en secret et la Belgique et l'Autriche en font de même. L'Allemagne 'tente' depuis un certain temps de rapatrier son or, en vain. Tout le monde se demande pourquoi ? Pourquoi leur faut-il autant d'années pour récupérer un bien qui leur appartient ? Dans le cas de l'Allemagne, on peut se demander si le trésor existe toujours. Se pourrait-il que les trésoriers prêtent ces réserves d'or physiques à un tiers contre une prime ?

Un nouvel étalon-or ?

D'autres pays, comme la Russie et la Chine, sont devenus les plus gros acheteurs d'or physique. Ces pays préparent-ils en douce un retour à l'étalon-or pour faire contrepoids à la majorité des pays occidentaux dont la monnaie papier n'est pas couverte ?

Tout sauf l'or

La détermination des banques centrales occidentales à boucler leurs programmes de rachat est indubitable. Ils font tout pour relancer leur économie. Mais pourquoi faut-il qu'ils récupèrent leur or aussi vite ? La valeur de l'or dans ces monnaies ne devrait d'ailleurs pas augmenter aussi drastiquement qu'en 2011. Un prix de l'or qui augmente trop fort indique un manque de confiance des citoyens en leur propre monnaie. C'est la BCE, via son président Draghi qui l'a formulé le plus clairement. Lorsqu'il fut demandé à la banque si elle envisageait d'acheter de l'or dans le cadre de son programme d'allègement quantitatif, la réponse a été la suivante : "Il a été question de tous les actifs, sauf de l'or".

L'or augmente malgré le "non" des suisses

Le contraste entre le message officiel "tout sauf l'or" et ce qui se passe en réalité dans les coulisses ne doit pas être sous-estimé. L'initiative suisse "Save our Swiss gold" a été rejetée par une grande majorité et tout le monde s'attendait à voir le prix de l'or chuter, mais c'est justement l'opposé qui s'est produit. L'or a commencé à monter en flèche (cadre jaune sur le graphique). Il n'est pas encore question d'un marché haussier à proprement parler. Les "dégâts techniques" des trois dernières années sont trop importants pour ça. Tant que l'or n'aura pas pris le cap des 1400 $ l'once nous resterons neutres en ce qui concerne l'or et ce, jusqu'à nouvel ordre.

Or, graphique en mois 12.2014

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